Désherbage
Je crois que j'ai toujours préféré les mauvaises herbes et les arbres sauvages aux haies de laurier palme taillées électriquement et tirées au cordeau... Les mauvais genres à la littérature établie. En jargon de bibliothécaire, on appelle « désherbage » cette pratique qui consiste à se débarrasser de livres en mauvais état parce que trop lus ou d'ouvrages qui, au contraire, sont en trop bon état parce qu'ils n'ont pas trouvé leur public. Défauts apparemment rédhibitoires dans le jardin bien sage des étagères de bibliothèque. Ce sont cinq romans qui appartiennent à la seconde catégorie que j'ai dégotés récemment lors du désherbage d'une médiathèque voisine. Une étoile montante de la littérature made in Britain : L'homme à l'autographe (Zadie Smith). Un classique de la SF adaptée en dessin animé par Goro le fils de Hayao : Terremer (Ursula Le Guin). Un Asimov de l'époque où il n'arrêtait de terminer ses célèbres sagas : Prélude à Fondation (Isaac Asimov). Un Boileau-Narcejac premium, mais plutôt pour la jeunesse : Sans Atout, la vengeance de la mouche. Un roman obscur publié par une collection de prestige : Survol (Keith Roberts). J'ai obtenu toutes ces mauvaises herbes pour un vil prix, vous n'en doutez pas... Le désherbage est une pratique contestable mais au final très intéressante pour les jardiniers radins dans mon genre.
E. Gwenno